Obésité infantile : La Maison Sports Santé de Strasbourg brise les tabous

Écrit par sur février 28, 2025

À Strasbourg, l’obésité infantile est un défi de santé publique croissant. A l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre l’obésité le 4 mars, la Maison Sports Santé nous a ouvert ses portes. Zoom sur leurs méthodes d’accompagnement.

“Le but, c’est de modifier les habitudes. De l’enfant mais surtout de la famille.”, c’est ce qu’explique Faiza Moziane, coordinatrice paramédicale de la Maison Sports Santé (MSS). Et pour y parvenir, elle a lancé en 2014 avec son équipe un programme d’éducation thérapeutique, Nutrimouv +, anciennement PRECCOSS. Destiné aux enfants de 3 à 18 ans en situation de surpoids ou d’obésité, il a pour principal objectif de favoriser des changements de comportement durables en matière d’alimentation, d’activité physique et de bien-être.

Une prise en charge totalement gratuite, qui dure une année, renouvelable une fois, et qui propose « des ateliers autour de la nutrition, de l’alimentation, de l’activité physique autour du bien-être« . Et ce, afin de travailler sur l’estime de soi, la confiance en soi et la réduction de la sédentarité.

Une équipe pluridisciplinaire au service des familles

Un accompagnement qui s’appuie sur des compétences complémentaires au sein de l’équipe. Diététiciennes, psychologue, professionnels du sport… Toutes et tous visent à prendre en compte les multiples dimensions de l’obésité infantile, qu’elles soient nutritionnelles, émotionnelles ou physiques. Marie Druhart, diététicienne, qui travaille pour le dispositif Nutrimouv, nous en détaille le déroulement

L’éducation sensorielle, une méthode pédagogique pour « prendre plaisir à bien manger »

Pour aider les enfants à adopter des habitudes alimentaires saines sur le long terme, la Maison Sports Santé met l’accent sur l’éducation sensorielle. Objectif : leur apprendre à apprécier les fruits comme les légumes… Et surtout, de leur donner « les bons outils » pour faire des choix éclairés à l’âge adulte.

Un accompagnement global, qui, selon Marie Druart, doit étudier et revoir les habitudes familiales avec délicatesse. Elle insiste sur l’importance de ne pas stigmatiser les enfants en surpoids, de remettre en question les clichés sur l’obésité et de comprendre les besoins spécifiques de chaque enfant, notamment en termes de faim.  “Non, ce n’est pas un manque de volonté de l’enfant ou de l’adulte, ce n’est pas un laisser aller de la part des parents, c’est d’abord et avant tout une génétique qui va faire que l’enfant aura aussi parfois des comportements associés. » L’objectif est de construire une alimentation saine qui puisse permette à l’enfant de bien grandir, sans interdiction ni régime.

Les répercussions psychologiques du harcèlement

Au-delà des habitudes, c’est parfois aussi le regard des autres, la peur du jugement et le harcèlement scolaire qui vont jouer sur la santé mentale. C’est en tout cas ce que Marion Daeffler, psychologue à la maison Sport Santé, nous raconte :

Il faut oser s’exprimer. Dire ce que l’on a sur le cœur. En parler aux professeurs, ou aux parents… Mais pour ces enfants en situation de surpoids, il est parfois difficile de se confier :

Et pour compléter son accompagnement, La Maison Sports Santé a développé une application numérique, qui incite également les familles à se déplacer dans Strasbourg pour découvrir des lieux liés au sport et à l’alimentation, et à récupérer des recettes saines en bonus.

Maxence Rysmann


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