Réduire ses déchets au quotidien, simplement « quelques habitudes à prendre »
Écrit par Elise Baumann sur juin 27, 2018
Face aux alertes régulières liées aux volumes de déchets produits chaque année, donnant lieu à l’apparition de véritables « océans de plastique » dans certaines parties du monde, des Français ont fait le choix de réduire drastiquement leurs déchets et de limiter leurs emballages plastique. Adeptes du « zéro déchet », ils montrent que la démarche ne demande qu’un peu d’organisation et de bonne volonté. Rencontre avec Amandine Kerner, qui a adopté cette philosophie de vie il y a plusieurs années et milite au sein de l’association Zéro Déchet Strasbourg.
On ne saurait l’appeler une « tendance » : le « zéro déchet », véritable philosophie de vie qui vise à réduire les emballages plastiques et réduire le volume de déchet produit, fait des adeptes. A Strasbourg, l’association Zéro Déchet Strasbourg milite depuis avril 2016, à la fois auprès des citoyens et de la Ville, pour la réduction des déchets à l’échelle tant individuelle que collective.
Amandine Kerner est l’une de ses membres. Dans son petit appartement, a elle-même mis en place une logistique désormais bien huilée : la jeune femme et son compagnon recyclent à peu près tout (le verre, le carton, les bouchons en liège), et a mis en place sur son balcon un petit compost, dans un bac fourni par la Ville de Strasbourg.
Dans les placards de sa cuisine, d’emballage plastique il ne reste presque aucune trace : Amandine stocke tout dans des bocaux, des pépites de chocolat à la farine en passant par le thé ou le sucre. Elle se fournit dans des boutiques de vrac, notamment la boutique Bee Vrac qui a ouvert ses portes non loin de chez elle, dans le quartier de Cronenbourg, à l’ouest de Strasbourg.
Pour autant, la transition vers le « zéro déchet » demande un peu d’organisation. Pour Amandine aussi, le passage à des habitudes « zéro déchet » s’est fait très progressivement :
Première étape dans cette transition : la salle de bain, où prolifèrent petits emballages plastiques en tous genres, entre cotons à démaquiller, cotons-tiges, emballages des shampoings et gels douche, crèmes pour le corps, déodorants, etc :
En ce qui concerne les produits d’entretien, la jeune femme a complètement abandonné les produits de grande surface, au profit d’une simple bouteille de vinaigre blanc :
Dans la cuisine, des bocaux en verre et un compost pour recueillir les déchets verts
Autre pièce qui génère beaucoup de déchets : la cuisine. Amandine et son compagnon désertent désormais les rayons des grandes surfaces, au profit des marchés des producteurs locaux et de fruits et légumes et des boutiques de vrac :
Mais le vrac peut faire peur en raison de prix parfois élevés, reconnaît Amandine : c’est le cas surtout pour les produits de base tels que le riz, les pâtes, ou le vinaigre. D’autant que de nombreux produits proposés en vrac sont également bio, et sont donc un peu plus chers que les produits non issus de l’agriculture biologique.
Mais la jeune femme s’y retrouve : elle a abandonné certains types de produits chers, comme la viande, au profit de produits plus simples et moins onéreux. Finalement, Amandine a du adapter l’ensemble de son alimentation :
Une prise de conscience globale au sein de la société
Au niveau national, difficile d’évaluer précisément le nombre de personnes, qui comme Amandine, achètent régulièrement en vrac (même si le vrac ne représente aujourd’hui que 0,5% du marché de l’alimentation en France), mais l’augmentation importante du nombre d’épiceries de vrac depuis le milieu des années 2000 (elles sont 180 en France en 2018, dont 112 font partie du Réseau Vrac) témoigne d’un engouement bienvenu, selon Amandine.
Le succès de l’association Zéro Déchet Strasbourg, dont elle est membre, fondée en avril 2016 et qui organise actions de sensibilisation et ateliers (fabrication de cosmétiques ou produits d’entretien naturel par exemple), souvent très suivis, démontre l’intérêt des Strasbourgeois pour ce changement d’habitudes alimentaires et de consommation :
Alors si l’on veut se lancer soi-même dans une démarche de réduction de ses déchets, par où commencer ? Pour Amandine, l’important pour se lancer dans la transition vers le « zéro déchet », c’est de procéder par étapes, afin de ne pas se décourager :
Du mieux, à défaut de supprimer totalement ses déchets… C’est déjà ça de pris pour la planète.
Elise Baumann