Quartier Danube : un poulailler au milieu des grues, des pelles et du béton
Écrit par Team Défricheurs sur septembre 4, 2020
Edithe, habitante de l’écoquartier Danube, situé à 15 minutes à pied de la Cathédrale de Strasbourg, à Neudorf, entretient un jardin très original, où elle élève deux jeunes poules. Un vrai coin de paradis, très végétalisé et vivant, au milieu des grues, des pelles et du béton.
Concilier nature et vie citadine
Originaire du nord de l’Alsace (Goersdorf), Edithe B. a toujours été proche de la nature. Dans la maison familiale de son enfance, il y avait un jardin avec un poulailler. Pourtant, elle n’aimerait pas retourner vivre à la campagne : la vie en ville lui offre un sentiment de liberté. Oubliée la voiture, ses déplacements se font exclusivement à pieds ou à vélo.
Aujourd’hui, Edithe a réussi à concilier le confort de la ville et les bienfaits de la campagne. Dans son jardin de 60 mètres carrés, en plus d’y faire pousser toutes sortes de plantes, elle a installé un poulailler avec deux jeunes poules, qui prennent leurs aises dans cet espace coquet. Un véritable havre de paix : une terrasse agréable sous une tonnelle en bois, des toiles pour protéger le poulailler et de la verdure partout.
Quatre ans, c’est le temps qu’il lui a fallu pour aménager ce jardin, non sans connaître des doutes malgré des doutes, car elle n’a jamais pris de cours de jardinage ni de permaculture et pourtant, son jardin peut être considéré comme exemplaire tel.
Il ne faut pas attendre les résultats, il faut faire et se laisser émerveiller.
Elle aime que les plantes reprennent leurs droits. Ici, « les choses poussent naturellement, il ne faut pas être maniaque, mais plutôt laisser faire les choses » précise-t-elle avec sagesse.
Grâce aux bacs de récupération des eaux de pluie installés dans l’écoquartier, elle peut arroser son jardin sans utiliser beaucoup de ressources.
Elle poursuit « Mon jardin donne confiance aux gens, il montre que tout est possible. Je ne traite rien et pourtant ça pousse ! Il n’y a pas de « mauvaises herbes » chacune à son utilité ».
Des poules en ville, c’est possible
Gallipac et Roussangèle sont les deux poules « soies » naines qu’Edithe, élève dans son jardin. Contrairement à ce que l’on peut croire, les deux poules ont su s’adapter très vite à leur milieu citadin, nous raconte-t-elle.
J’ai dû leur montrer une seule fois le chemin du poulailler, la première nuit, les suivantes elles trouvaient la voie toutes seules.
Le choix des poules naines est réfléchi afin qu’il y ait « moins de dégâts dans le jardin, mais aussi pour qu’elles se sentent bien dans un petit espace ».
Anecdote amusante, Edithe a également un chat qui se balade dans le jardin aux côtés des poules. Malgré son appréhension lors de la première rencontre, elle a rapidement vu de la curiosité et une forme de respect naître entre son chat et les deux poules. Aujourd’hui la cohabitation fonctionne à merveille.
Un bienfait au quotidien
Avoir des poules en ville attire l’attention des riverains et du voisinage, mais c’est pour le plus grand bonheur d’Edithe.
C’est beaucoup de joie de voir des poules ici, dans ce monde de béton. Il y a une vraie relation qui s’instaure avec les gens, pas seulement avec moi, mais aussi avec les enfants qui viennent voir si elles ont pondu, qui leur donnent des graines, qui apprennent à interagir avec la nature, à la respecter.
Par ailleurs, elle nous confie qu’un jardin et des poules nécessitent du temps et de l’entretien au quotidien. Mais elle ajoute avec le sourire « La végétation bonifie la vie, ça ne devrait pas être considéré comme une corvée. Avec un jardin pareil je n’ai pas besoin de partir en vacances. »
Edithe regrette une chose dans le quartier, encore en chantier, c’est le manque de verdure, elle déclare « Il aurait fallu végétaliser les façades » des bâtiments de béton.
Néanmoins, elle souligne l’état d’esprit très positif de ses habitants, dont la plupart sont très sensibles aux valeurs écologiques.
De quoi donner des idées à tous les citadins amoureux de la nature et des animaux !